mardi 4 octobre 2011

Encore à me regarder le nombril

Salut. C’est moi. Assis dehors comme un con. Avec mon coat de cuir en lambeaux. Ma clope et mon café. Sur la rue d’Orléans, il y a quelques arbres qui jaunissent. Ca ressemble à l’automne.

Pendant des années, presque des décennies, j’ai écrit des mots pour les autres. Depuis quelques mois, j’ai recommencé à écrire pour moi. C’est du moins ce que je me suis dit au départ. C’était le plan. « Je vais leur dire, moi, ce que je pense vraiment. »

Mais on ne fait pas ça quand on est bien élevé. On fait des compromis. On évite de blesser ceux qu’on aime, ceux qu’on apprécie, ceux qui pourraient nous aimer.

On occulte des sujets. On glisse… Comme votre Commission d’enquête publique, disons… J’m’en fous. Je me dis que vous voulez que ça soit public parce qu’on aime ça le lynchage. Voir les méchants à télé se faire dire qu’ils sont méchants. Prends ça, mon tabarnac. Moi, que le gouvernement fasse sa job… Je veux même pas la démission de Charest, je veux juste qu’on le batte aux prochaines… Fait que je glisse… Je passe à autre chose.

Je chiale que les politiciens gouvernent pour plaire à leur électorat et je suis là, assis dehors comme un con, à essayer de plaire à mon lectorat. Je suis contaminé.

Parce que c’est dur, voyez, de déplaire. Faut être fait fort. Moi, je suis pas fait fort.

Prenez la course au Bloc. Fortin-Mourani. C’est facile. J’aime pas Mourani, elle m’aime pas non plus. On s’aime pas. Si elle dit une chose, les chances sont bonnes que je pense le contraire. Je voulais qu’elle perde le 2 mai, c’est tout dire. Je voulais que tout le monde gagne sauf elle. J’ai été servi.

Mais là, il y a Daniel Paillé qui s’ajoute à l’équation. Je l’aime, Daniel. On s’entend bien. Pendant un an, il m’a hébergé dans son bureau. Recherchiste en résidence, qu’on disait. Quand la chambre ne siégeait pas, je pouvais travailler de Montréal.

Fortin, lui, je n’ai entendu que des bonnes choses sur lui. Par des gens que je respecte.

Alors, j’hésite. Je suis indécis. Ou lâche. Ou les deux. On verra.

Qu’est-ce que je veux du Bloc ? C’est comme ça que je dois penser. Qu’est-ce que je veux du Bloc dans le contexte actuel. Quatre députés. 321 députés fédéralistes à Ottawa. Le PQ en crise. Le Québec plate.

Je vais vous le dire, moi, ce que je veux du Bloc. Wow! Tu vas nous dire ça, toé? Oui, m’a vous l’dire.


LES EXIGENCES DU ROUX
(Notons les majuscules qui veulent dire que ce n’est pas négociable.)

1-      Je veux que le Bloc soit la mouche du coche. Un maringouin. Un laxatif. Je veux que le Bloc oublie les électeurs et fasse chier.

2-      Je veux que le Bloc Québécois se foute des compétences constitutionnelles et prenne position sur tout ce qui nous touche. Pas en Chambre, dans l’espace public. En chambre, au contraire, je veux qu’il ne se prononce que sur ce qui nous touche directement. Prendre position sur un parc national de Colombie-Britannique, fuck it. On reste assis, faites vos affaires, le Canada, on s’en fout. Mais dans l’espace public, le Bloc peut ben parler de tout ce qu’il veut, on n’en veut pas de la séparation des compétences, on veut l’indépendance.

3-      Je veux que le Bloc réveille les Québécois. Je veux que les médias atterrés fassent des unes avec le Bloc qui rabroue les Québécois. On se comporte comme des caves et il n’y a plus personne pour nous le dire.

4-      Je veux que le Bloc brasse la cabane.

5-      Je veux que le Bloc soit vivant.

6-      Je veux que le Bloc soit catégorique. Je veux plus que des caves votent pour nous autres. Je veux gagner dans l’honneur et perdre en beauté.


Je veux qu’on trippe. Je veux qu’on rit, je veux qu’on rage, je veux qu’on choque, je veux qu’on vive. Je veux qu’on fasse de la politique sans calcul. Je veux que nos adversaires nous détestent. Quand tu perds 48 comtés en sept ans, faut que tu en conclues qu’en terme d’attachement, il y avait peut-être là un léger problème.

Je veux des convictions.

Ceci dit, j’ai des amis dans tous les camps. Je vais bien voir ce qu’ils ont à offrir. Si ça fitte avec mes exigences. Mais je suis Québécois, vous savez, si ça fitte pas, je me trouverai bien des excuses pour pas perdre la face.

Ça ou je reste à la maison.

Pfff… je resterai même pas à la maison. J’aime trop ça. Regardez moi bien aller, le mec de principes, regardez moi bien patiner tantôt.




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