mercredi 12 octobre 2011

Weather - Underground.

Des journées qui tombent pile-poil sur la normale de saison, je me demande bien combien il peut y en avoir dans une année ? Je dis seulement ça comme ça, parce que je me les gèle et que je sens qu’incessamment, je ne pourrai plus écrire sur le balcon. Fini les clopes et le café à débiter des sottises profondes.

Combien de textes géniaux seraient morts ainsi parce qu’on ne peut plus fumer en dedans ? Sartre, Camus, Hemingway, Lévesque… « Ah pis de la marde, Option Québec, on gèle trop. Je rentre. »

La course à la chefferie du Bloc se met tranquillement en branle. On va avoir des potes dans tous les camps, même dans celui de Maria. Ca risque de créer de petites rancœurs et c’est correct. Ca me va. Ca s’efface à terme.

Après notre phénoménale dégelée, il est temps de se retrousser les manches et de reprendre le travail. En tout cas, c’est ce que j’entends faire. Laisser tomber mon bon vieux Bloc, que non!

Mais qu’est-ce donc qu’on attend de cette course ? En décembre, on aura toujours quatre députés qui se partagent cinq cent quarante-trois dossiers sans siéger sur un comité. On aura toujours l’Épée de Damoclès financière au-dessus de la tête. On aura un nouveau chef, certes, mais avec des défis qu’on ne connaît même pas, dont on n’a pas l’expérience.

Depuis sa première élection en 93, le Bloc a toujours gagné. Il a toujours eu de quoi célébrer et c’est seulement ça qu’on connaît. Comment faire face maintenant ? Je ne le sais pas. Et puis quatre ans, c’est long longtemps. Comment il a fait le PQ de 1970 à 1976 avec 7 puis 6 députés ? Et l’ADQ avec Dumont, tout seul ? Et Québec solidaire ?

Nous nous sommes crus la voix du Québec si longtemps. Avec arrogance, tant on était fort. On a pris l’électorat pour acquis et la routine et le quotidien sont venus briser notre belle relation. Ca nous apprendra. « Je travaille au Bloc », je disais, moi, avec fierté. Et maintenant, je me promène avec mon petit sac en tissu de la campagne de 2008 avec écrit dessus Bloc Québécois et je me sens marginal. « Qu’est-ce qu’il fout avec son sac, le con? », que j’imagine les gens dire. J’étais mainstream, je suis devenu underground.

Ca va. C’est le jeu. Perdre ses élections après les avoir gagnées si souvent, ça nous renvoie la démocratie en pleine gueule. Ah! C’est vrai, le peuple décide, se rappelle-t-on soudain. Quand il décide pour nous, c’est peut-être quelque chose comme un grand peuple; quand il décide contre nous, ce qu’ils sont cons, ces cons.

C’est quand on n’a plus rien à perdre qu’on est le plus audacieux. All in. Si les candidats à la chefferie ne comprennent pas ça, non seulement ça n’augure rien de bon pour le Bloc mais en plus, on n’aura même pas de fun.

J’embarque donc dans la course et demain, je rendrai public mon appui à un des trois candidats pressentis. Point tournant, voire décisif de cette course. M’en fous. M’en fous que ça vous fasse pas un pli, m’en fous que ça ne change rien. Si j’ai envie de le dire, hen, j’ai le droit. Je m’invente un suspense. Poommm pom-pom pom poooom,

Ils annoncent 19 pour cet après-midi, être bien pour écrire. La dernière fois qu’un 12 octobre, il a fait 19, c’est quand ? Et c’est quand qu’il a fait la normale de saison pile-poil ? J’ai comme l’impression, juste une impression, que les normales, c’est rare. Tant mieux, les normes, c’est plate.  

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