dimanche 9 octobre 2011

Non mais...

Ah ben tabarnac! Une demande spéciale asteure! J’ai-tu l’air de Ricky Dee? J’ai-tu une face d’animateur du FM de Montréal ? Le EffffMmmmm de Montréééal. Je suis un artiste, moi. Oui, monde incompréhensif, je me lève face à toi et je ris. Ah! Ah! Ah!

Et mon rire est grave et puissant. Dans les cimes enneigées de ma tête où, le torse fier, je triomphe et pose mon regard sévère mais juste sur la bêtise, j’entends l’écho de ce rire en majesté et devine la crainte du petit.

Crains, petit, ma plume acerbe et acérée! Je t’observe.

***
Légère digression, un instant. J’ai écrit « asteure » dans ma première phrase et même que là, je viens de le réécrire entre guillemets et pas de barre rouge sous le mot. Conclusion, ce n’est pas une faute d’orthographe. Je me demande si ça veut bien dire asteure ou si c’est pas par hasard quelque chose d’autre ? A moins que je l’aie ajouté au dictionnaire moi-même et que je ne m’en rappelle plus. Mais là encore, c’est pas comme si j’écrivais asteure à tout bout de champ. « A tout bout de champ », qui est l’abruti qui a inventé cette expression ?
 
***

Une demande spéciale? J’ai même pas eu de demande ordinaire, d’abord. En fait, depuis le début, j’ai jamais eu de demande. « Eh dis donc, Eric, qu’est-ce que tu penses de la course au leadership du NPD? » ou « Parle-nous donc de ce que tu fais de tes journées depuis qu’à grand coup de pied dans le cul, le Québec a sacré dehors le Bloc? » Non, rien. Pas de demande. Je dis pas ça parce que j’en veux des demandes, j’en ai rien à foutre… Les demandes, ça enlève la surprise. Tel que vous me lisez, je me plie. Voyez, rien de naturel, je réponds à une mémé aux cheveux blancs. En plus, elle sera peut-être même pas satisfaite, la madame.

C’est parce que je suis un sensible. Un sympathique empathique. En fait, des fois, je l’ai pas pantoute. Des fois, je dis une bonne blague à une fille comme « Eh! Toutoune, t’as décidé de te faire pousser un deuxième cul sur le premier ? » et vlà l’autre qui est offusquée. Y a pas à dire, je comprends rien aux femmes… Pis après, elles disent qu’elles aiment les gars qui ont le sens de l’humour… Pfff… Toutes des folles.

***

Je sais pas quoi dire parce que, voyez, d’habitude, c’est moi qui demande. Et je demande pas vraiment, je veux et j’eggige… C’est aussi dur à écrire qu’à prononcer, cette phrase. Oui, je suis l’exigeant rouquin. Et que veux-tu? Et qu’exiges-tu?, vous demandez-vous peut-être ou peut-être pas. Peut-être même que vous avez arrêter de lire au deuxième paragraphe parce que je ne vous parlais pas de politique… Je veux qu’on goûte la vie, moi. Je veux ça. Je veux pas de commission d’enquête publique ou d’aréna à 400 millions ou arriver du point A au point B en cinq minutes, quitte à écraser cinq piétons. Je veux qu’on tripe tout le monde. Je veux qu’on arrête de déconner avec la vie des gens qui en arrachent pis que le Canadien gagne cette année avec un maximum de points pour P.K. que j’ai pris dans mon pool mais au neuvième rang quand même pour pas scrapper ma saison, pis de toute façon, on est obligé de prendre deux défenseurs.

Je veux de la musique, de la bouffe qui goûte bon, des amis, mon amoureuse, mes enfants… ma famille, des livres qui me transportent ailleurs. Je veux l’automne plein de couleurs et mes minous qui ronronnent sur mon ventre. Je veux toucher les autres et je veux avoir le droit de fermer ma gueule quand j’ai rien à dire. Voilà, mes demandes spéciales.

***
Ce qui est plate avec les poubelles quand il fait soleil, c’est l’odeur insupportable de merde de chat qui nous frappe au visage dès qu’on les ouvre pour mettre plus de merde de chat. Bon, reprenons.

***

Elle m’a donc fait une demande spéciale… Léger, léger… Putain, j’ai la légèreté lourde. Pis, j’ai toujours trop de réflexions dans la tête : des idées de texte, surtout. Un que je veux faire sur des mots qu’on écrit mais qu’on n’aime pas. Un sur la nouvelle langue de bois. Un qui explique ma nouvelle sur la Vieille fille laide… C’est la mort qui parle, pas un maniaque. En tout cas… Mais je suis reconnaissant, voyez, qu’elle m’ait demandé ça. Que mes mots puissent servir… Ca fait que je te remercie de me lire, sincèrement, ça me touche, ça m’honore, et ta demande spéciale, tu peux ben te la crisser dans le cul.  


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire