Et voilà, cette putain de vie, ce putain
de temps qui ne suspend pas son vol et ces putains d’heures fugitives, bref… ma
fille est une ado. Mon fils m’avait déjà fait le coup avant mais là, c’est
fini, je n’ai plus d’enfants enfants. J’ai deux ados, deux ados de merde, même.
Et en plus que mes valves sont fermées, adieu l’enfance. Adieu toutous, adieu
becs au dodo, adieu tout nu dans le bain avec les kids qui voient mon gros
pénis et qui, s’ils sont sans doute très impressionnés, ne sont pas scandalisés
pantoute. Adieu les tas de neige, adieu les phrases mignonnes, mes enfants ont
grandi et moi… moi, je suis triste et je pleure.
Bon, je pleure pas mais ça fait mal.
Parce que mes enfants-enfants étaient de très chouettes enfants et l’ado le
plus cool n’accote tout simplement pas un enfant tout mignon, non, non.
Ma fille a quatorze ans aujourd’hui, mon
fils en aura dix-sept, Quand est-ce que ça va arrêter ? Que fait le
gouvernement, tabarnac? Qu’est-ce qu’il
attend ? Qu’ils aient quarante ans ? J’en peux plus. J’en peux tout simplement
plus.
Mes amours éternels sans commune mesure où
l’homme que je suis n’a pas accès ni de près ni de loin… Mes amours intaris,
mes amours d’amour, arrêtez ça, tout de suite.
Je t’aime, ma Milou, et je te souhaite un
joyeux anniversaire mais là, à go, tu arrêtes de vieillir, chérie. Parce que si
ça continue, tu seras une femme sans que je m’en rende compte.
La plus merveilleuse femme du monde.